Sœur Emmanuelle 5

Une expérience intérieur m’a beaucoup marquée. Une nuit – dans le courant de l’été 1972 -, j’ai découvert ce qu’étaient véritablement le dénuement absolu et le total abandon dans les bras du Seigneur.


Je revenais d’une veillé de prière, épuisée de chaleur et de soif, et, excusez, plus ou moins couvert de puces. Il faisait dans ma cabane une chaleur intolérable. Je cherchai un peau d’eau dans ma cruche. Elle était vide. La pompe était en panne et je n’allais tout de même pas réveiller mes voisins, en pleine nuit, pour leur demander un verre d’eau.
J’ai senti sombrer mon courage, la révolte bouillonnait en moi … je m’en pris à Dieu. Comme s’il en était responsable !
« Seigneur, tu exagères ! la chaleur, la saleté, les puces, on s’en sort encore, mais même pas une goutte d’eau, une goutte, Seigneur! »
Je m’étendis, exaspérée, sur mon lit. Impossible de dormir. Alors c qui se produisit, je n’ai jamais pu l’analyser. Tout à coup, en un éclair, je passai d’un état d’exaspération à un état de béatitude : mon corps se relaxa, une joie encore inconnue de moi m’envahit. Une merveilleuse allégresse me baignait tout entière ou plutôt me portait comme une barque et m’entraînait vers le grande large, en me berçant doucement.
Il me semblait que mon vieux cœur, tonneau de Danaides toujours inassouvies, se trouvait soudain libéré du poids des désirs sans cesse renaissants.

Manquant de tout, je venais de tout trouver…


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Sœur Emmanuelle 4

- N’avez-vous jamais été mue par l’idée de les convertir, vos chiffonniers ?
- Peut-être que je me trompe, mais en conscience je crois devoir les aimer gratuitement et non pas essayer de les amener à ma religion grâce à mes services.
Vous connaissez le chapitre de S. Mathieu « j’ai eu faim et vous m’avez nourri, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venu à moi … »
Le passage est clair. Il n’est pas parlé de certificat de baptême, ni même de connaissance du Christ, mais du service des frères.

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Mattéo ... une autre super BD

Au moment de risquer sa peau,
on se demande si c'est une bonne idée
d'avoir de idées ...
on se dit finalement,
la révolution c'est la guerre
avec des prétentions d'idées,
...pas plus!
Les balles, elles font leur boulot ...
le pourquoi, elles s'en foutent,
le comment, tout droit dans les viandes ...
voilà tout ...
ça fait réfléchir

La générosité cimentait l'affaire,
pas de la charité molle et b
ricolée,
du vrai partage,
en dur!


Pour mon père, le patriotisme sentait la mort,
il n'y accordait que du mépris,
et aux frontières
peu de vertus

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Makyo

Mm, Dieu, je ne sais pas ce que c'est!
... Je ne crois qu'aux anges gardiens
Je rêve d'un monde où nous serions tous les anges gardiens les uns des autres.
Je suis le tien, tu serais celui de Félix qui serait celui de Louise ...
Nous pourrions même avoir plusieurs protégés et tous les regards seraient légers et toutes les paroles échangées seraient des mots d'amitié.

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Corto Maltese


"Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien:
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
et j'irais loin, bien loin, comme un bohémien,
par la nature, heureux comme avec une femme."

Artur Rimbaud

Sœur Emmanuelle 2

Je suis ici pour partager la vie des chiffonniers.Si je peux leur être utile, tant mieux. Je m’y emploie. Mais l’essentiel n’est pas là.
L’essentiel c’est les aimer.

Voyez-vous, les hommes ont, avant tout, besoin d’être aimés. D’être aimés comme ils sont : beaux ou laids, riches ou pauvres, honnêtes ou voleurs, bons au mauvais …
Encore que personne ne soit tout a fait mauvais.

Aimer …
Le Christ a-t-il fait autre chose qu’aimer ?
J’essaie d’imiter.

« Le grande problème de l'Église dans le monde d’aujourd’hui c’est que les chrétiens ne vivent pas intensément avec l’Esprit. Le christianisme est devenue, pour beaucoup d’entre eux, une religion purement nominale. Ils ajoutent l’épithète de chrétien à une vie séculière, qui n’a rien de chrétien. Ils font du christianisme une religion sociale. Ils en évacuent tout simplement le Saint Esprit. Comment voulez-vous dans ces conditions que les autres – ceux qui ne sont pas chrétiens – voient le Christ agissant en ceux qui se réclament de lui ? » Mgr Athanasios

La société, c’est moi, c’est vous, c’est nous …
Que faire ? D’abord ... regarder comme il faut regarder tout être humain que nous croisons sur notre route. Le regarder avec un regard de frère. L’assumer dans notre prier, dans notre pensée.

...

Sœur Emmanuelle 1

- J’ai toujours profondément respecté la religion des autres. Ces longues années, parmi les musulmans et les orthodoxes, avaient contribué à m’enraciner plus fermement dans mon désir de continuer sur la même voie.

Nous ne sommes là pour convertir.
Nous sommes là pour témoigner.
Nous sommes là pour aimer.



Cette formule, d’ailleurs, ne fait que reprendre une phrase d’Antigone à Créon, lorsqu’il veut contraindre à laisser sans sépulture le cadavre de son frère :
« Moi, je ne suis faite pour haïr.
Je suis faite pour aimer »

...

... peur ... ?

As-tu si peur du vide en toi,



pour avoir tant besoin

de remplir l'espace de bruits futiles

...

Le vent du Printemps






Les lacets et sommet se succèdent ...
il y a toujours derrière, une autre colline.
Puis une autre et une autre ...
et c'est ainsi qu'on avance.

L'esprit tourné ver la colline suivant,
sans certitude







On va faire un jeux, je te dis un mot et tu me réponds

- Doute
- Confiance
- Conflit
- Sagesse
- Errance
- Voie
- Achèvement
- Recommencement








Comme par ivresse
avançant d'un pas léger
Le vent du Printemps


"L'encre du passé"